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lors que la première apparition officielle du mot est apparue dans les journaux en 1880 dans l’Hexagone, la France a vu l’antisémitisme prendre de plus en plus de place dans ses maquettes de Une. Si l’on croyait le terme dépassé au vu de l’Histoire et des conflits aujourd’hui loin derrière, il n’aura jamais été aussi actuel qu'aujourd'hui. Pourquoi, comment ? On fait le tour de la question.
Un terme revenu dans le rang des actualités
« Antisémitisme : doctrine ou attitude systématique de ceux qui sont hostiles aux juifs et proposent contre eux des mesures discriminatoires ». La définition du mot masculin en question sonnait jusqu’alors comme un cours d’histoire, comme un terme trop longtemps malheureusement employé et que l’on pensait enfoui, recalé au rang des noms que l’on ne désire plus jamais entendre. Pourtant, si le le terme antisémitisme continuait de dormir, là, tout près, et faisait son retour dans les mémoires à chaque acte antisémite recensé, il a tout récemment ressurgi dans son entièreté. En 2016 et 2017, bien que le fléau de l’antisémitisme soit toujours existant, il était parvenu à inscrire une légère baisse dans les chiffres. Une baisse de courte durée, puisqu’à l’arrivée des chiffres de l’année 2018, une hausse de 69 % a été enregistrée.
Une haine qui a redoublé "d'efforts" pour se faire entendre
Un retour coïncidant avec le triste anniversaire des 80 ans depuis la Nuit de cristal, qui a vu des familles juives décimées. A cette occasion, Edouard Philippe, le Premier ministre, dénonçait la remontée de l’antisémitisme par une phrase évocatrice : « Chaque agression perpétrée contre un de nos concitoyens parce qu’il est juif résonne comme un nouveau bris de cristal ». Pour autant, ces commémorations aux morts injustement tombés et ces allocutions pour lutter contre la hausse des actes antisémites n’ont en rien empêché les acteurs des actualités des dernières semaines de faire revenir le terme sur le devant de la scène. Plusieurs actes antisémites se sont succédés dernièrement : la profanation de 96 tombes dans un cimetière de Quatzenheim, en Alsace ; l’inscription du mot Juden sur la devanture du commerce de restauration Bagelstein, à l’Île Saint-Louis ; les insultes à caractère antisémite de certains manifestants Gilets jaunes à l’encontre de l’écrivain Alain Finkielkraut ; la découpe des arbres plantés en hommage au jeune Ilan Halimi, torturé en raison de sa religion juive ; les dessins de croix gammées dessinées sur des portraits de Simone Veil.
Si l’antisémitisme n’est jamais réellement parti, il revient malheureusement en force au vu des derniers événements recensés. Un constat que les associations, personnalités politiques et autres acteurs de la société ont rapidement tiré et entendu, ce qui permet alors d’amorcer un nouveau virage dans la lutte contre l’antisémitisme.