Le tennis c'est aussi la terre foulée, la terre battue

E t Roland-Garros, c’est une couleur : le rouge, comme la terre battue. Mais d'où vient cette matière fine et homogène, dont la légèreté et l'adhérence sont cruciales pour la bonne tenue des échanges ? Chaque année depuis 50 ans, la société Supersol, dans l'Oise, expédie entre 50 et 80 tonnes de terre battue aux équipes de Roland-Garros. «Ce "rouge" provient des briquetteries du Nord de la France, explique Didier Durand, le directeur de Supersol. Les briques sont broyées dans notre usine de Pontpoint. La terre battue que nous produisons répond à des normes précises, nous sommes agréés par le Fédération française de tennis. Nous fournissons Roland-Garros et de nombreux clubs partout en France».  Mais quel est donc le secret du velouté de la terre battue «made in France» ? «On utilise un truc spécial…», lâche Didier Durand, qui préfère entretenir le mystère. Une chose est sûre : les joueurs pros n'ont pas de mauvaises surprises, la terre battue de Roland étant la même année après année. «La qualité est contrôlée tous les ans dans un laboratoire», précise Didier Durand. Une fois livrée, à charge pour le staff de la porte d'Auteuil de racler, égaliser et saupoudrer les courts du précieux «or rouge» chaque matin avant les rencontres. Pour Supersol, qui emploie une douzaine de personnes, la participation au tournoi du Grand Chelem est devenue banale. «Les matériaux sont préparés environ 15 jours avant le tournoi. Nous prenons quelques précautions mais nous n’avons pas de dispositif spécial. Notre usine est bien huilée».